Je vous présente Aurélie Genêt, auteur de "La Forêt des Murmures". Une auteur avec beaucoup de talent que je vous conseil de découvrir. Vous pouvez trouver sa page auteur ci dessous
Question sur l’auteur
1] Quels sont vos habitudes lorsque vous écrivez ?
J’écris quand j’en ai le temps, l’envie. Aucune règle, c’est avant tout un plaisir. Cependant, la plupart du temps, c’est papier-crayon, notes un peu partout complètement désorganisées. Je serais incapable d’écrire sur un ordinateur avec un logiciel structurant. J’ai besoin de laisser libre cours à mon esprit, écrire comme les choses me viennent en tête.
Je suis dans l’impossibilité de faire autre chose en même temps, donc pas de thé, de grignotage ou de musique, juste ma feuille et mon crayon.
2] Avez-vous une autre passion à part l’écriture ? Si oui, laquelle ?
Mes animaux, tous les animaux en fait, l’équitation. Je pratique également la pyrogravure.
3] Pourquoi avoir choisi d’écrire de la fantasy ?
Complètement par hasard. J’écris ce que j’ai envie de lire, j’ai découvert sur un forum que ça s’appelait de la fantasy. C’était en réalité un genre que je ne connaissais pas (bien qu’en y réfléchissant, j’avais déjà lu ou vu des histoires qui pouvaient y être classées). Du coup, comme je n’écris pas dans le but de « faire de la fantasy », je ne me soucie pas des codes du genre (j’ai d’ailleurs horreur des obligations et des petites cases). En vérité, je m’inspire plus d’un mélange de romans historiques, de cape et d’épée et de contes et légendes traditionnels que des romans de fantasy modernes que je continue à lire peu.
Mais je ne me limite pas à ce genre. J’ai également écrit et publié de l’anticipation. J’ai aussi un court roman de littérature blanche que j’aimerais bien placer chez un éditeur. En fait, j’écris comme je lis : de tout, sans m’imposer de limites.
4] Quel a été votre sentiment lorsque vous avez tenu votre roman dans les mains ?
C’est bien sûr une grande joie, un aboutissement et le début d’une autre aventure. Mais c’est aussi difficile, une sorte de dépossession de personnages. On sait que des lecteurs vont se les approprier, les voir différemment de la façon dont moi je les vois. En même temps, on se réjouit à l’idée que des lecteurs vont pouvoir les aimer, les faire vivre encore.
5] Quels sont vos ressentis lorsque vous lisez une chronique positive ou négative ?
Étrangement, les deux restent une épreuve. Certes, on se réjouit des critiques positives, cependant, elles rendent réelle cette dépossession dont je parlais au-dessus. C’est donc à la fois réjouissant et stressant. Quant aux critiques négatives, cela dépend de la teneur. Si le lecteur n’a pas aimé, c’est son droit et ce n’est pas blessant, même si c’est décevant, du moment qu’il le présente comme un avis personnel (qu’il dise « ce n’est pas à mon goût » et pas « c’est nul »). Par contre, ce qui est plus difficile, ce sont les critiques qui expliquent des choses dont, soi-même, en tant qu’auteur, on ne voit pas le lien avec notre histoire. L’impression que les chroniqueurs jugent quelque chose en négatif non parce qu’il y a des problèmes dans le texte, mais parce qu’ils ne l’ont pas compris (et qu’ils prétendent pourtant l’expliquer aux autres).
Cependant, savoir continuer malgré les critiques, se servir des bonnes comme des mauvaises pour rebondir, ne pas les subir comme une attaque personnelle, cela fait aussi partie du « métier » d’auteur. Il faut voir chaque critique comme une chance de progresser.
Portrait chinois (expliquez pourquoi)
- Si vous étiez un animal, vous seriez : pas d’animal précis, mais quelque chose de paisible qui vit, loin, au fond des bois, là où l’homme ne met jamais les pieds
- Si vous étiez une saison, vous seriez : l’hiver, la neige qui recouvre tout et qui isole, dans laquelle chacun se croit seul au monde, qui étouffe la modernité et son vacarme. Avec le froid piquant et revigorant. Encore mieux : l’hiver, la nuit, à la lumière de la lune.
- Si vous étiez une musique, vous seriez : une chanson de Ferrat, contestataire et poétique à la fois.
- Si vous étiez un film, vous seriez : Himalaya, l’enfance d’un chef. De grands paysages, la nature dans ce qu’elle a de difficile et de magnifique, le silence et la solitude, mais aussi le courage et le partage.
- Si vous étiez une qualité, vous seriez : la persévérance, tout aussi utile dans mon métier que dans l’écriture.
Question sur le livre :
1] Etant curieuse de nature, pouvez-vous me dire comment vous ai venu l’idée de « La Forêt des Murmures »
En fait, la base est celle de beaucoup de contes traditionnels (le jeune homme de haute naissance élevé dans le peuple). Ce que j’aime est de partir de thèmes connus, classiques, pour les reprendre et les détourner à ma sauce. Puis, mon goût pour l’Histoire me fait pencher vers certaines époques, particulièrement celles de transition (comme c’est le cas pour le XVIe siècle qui a inspiré le monde de ce roman). Pour le reste, je ne saurais dire, j’ai des personnages qui s’agitent dans mon esprit, je les place dans une situation de départ, dans un monde bien précis, et j’attends de voir. Ce sont eux qui font l’histoire. Je suis parfois la première surprise. Je serais donc bien incapable de dire qu’une idée m’est venue de telle façon ou à tel moment, elle s’est faite toute seule, s’est construite progressivement.
2] Chaque personnages est tiré de l’imagination, de personnes ou autres. D’où proviennent les vôtres ?
De mon imagination uniquement. En tout cas, je n’ai pas l’impression qu’ils soient inspirés de personnes réelles, mais sans doute l’influence de mes lectures joue-t-elle tout de même. Ma maman me dit qu’on me reconnaît bien dans la façon dont pensent mes personnages principaux. Je n’ai pas l’impression de mettre tant de moi dedans, mais il faut croire que si.
3] Les Darlaz sont des êtres disons différents. J’ai trouvé que vous donniez un style différent à la magie. Pourquoi ce choix ?
Comme je le disais précédemment, je ne me soucie ni des codes ni des conventions du genre. J’écris ce qui me vient en tête, ce n’est pas vraiment un choix. Cependant, malgré moi, il y a toujours une forte relation à la nature dans mes écrits, ce qui influence la magie et les êtres de ce roman. J’ai également beaucoup de questionnements par rapport à l’homme, ce qu’il est, ce qu’il fait de sa vie, sur les notions de bien et de mal (ce qui fait que, ce qui peut nous sembler mal de l’extérieur est justifié pour la personne qui le fait et croit agir au mieux, par exemple). Je crois que mes Darlaz sont le fruit de ce questionnement. Ils le symbolisent physiquement et à travers leur magie.
4] La fin est vraiment sadique pour nous lecteur, on veut en savoir plus. Que pouvez-vous nous dire sur le tome 2, histoire de nous faire saliver ?
Ah, ah, en fait, j’avais écris ce roman comme un tout, sans certitude d’écrire un second tome (échaudée par une précédente mauvaise expérience éditoriale). Mais je me suis attachée aux personnages plus que prévu, et j’ai changé la fin originelle pour permettre une suite. Comme tout se passe très bien avec mon éditrice, et que plusieurs personnes attendent cette suite, je vais m’y mettre. Par contre, ce ne sera sans doute pas écrit avant l’année prochaine (ayant d’autres projets en cours). Pour l’évoquer un peu, disons qu’il y aura de nouveau une histoire de gémellité et de concurrence, et que les destins des humains et des Darlaz s’entremêleront encore plus à travers un personnage en particulier. Cette fois, l’histoire tournera autour de deux personnages forts (et plus un seul) dont un féminin. Il faudra s’attendre à pas mal de déchirements pour eux, à des choix difficiles et à une guerre plus ouverte entre les peuples.
5] Avez-vous d’autres projets d’écriture en parallèle
Toujours. Actuellement, je termine les corrections d’un roman, une histoire dans un monde précolombien et une ambiance de jungle amazonienne, et beaucoup de légendes. J’ai également un autre manuscrit – aventure, avec une partie médiévale, mais sans magie celui-là –, plus ancien mais auquel je tiens, à réécrire. Et encore d’autres projets pas encore assez aboutis pour être évoqués.
Un dernier mot :
Si quelqu’un a un truc pour ajouter une heure ou deux aux vingt-quatre d’une journée normale, je suis preneuse.
Je vous remercie énormément pour le temps consacré à cette interview. Ca été un plaisir de vous découvrir grâce à ce roman. Encore merci. Bonne soirée
C’est moi qui vous remercie. Bonne soirée à vous.